Le séjour carcéral du faux capitaine de l’armée, Abdel k. N. Dia, risque de se prolonger de 6 mois si le parquet est suivi dans son réquisitoire. le prévenu comparaissait pour usurpation de fonction et escroquerie au préjudice d’une agence immobilière. L’affaire sera vidée le 5 juin prochain.

Âgé de 41 ans, Abdel K. N. Dia aime la belle vie, mais n’a pas un seul centime en poche. Pour vivre son rêve, il se fait passer pour un capitaine de l’Armée officiant dans l’escorte présidentielle, pour pouvoir obtenir un contrat de location d’un appartement d’un coût mensuel de 220 mille francs dans une agence immobilière. Alors que ladite société ne loue ses immeubles qu’à des personnes solvables, il a usé de subterfuges pour déjouer cet obstacle, en se présentant comme capitaine de la gendarmerie. Seulement, il va vite être rattrapé par son mensonge.

En effet, il va accuser deux mois d’arriérés de loyer. Ainsi, le patron de l’agence a porté plainte. Dans le procès-verbal, la partie civile a dit qu’il s’est présenté en treillis à l’Agence. À la barre du Tribunal de Grande Instance de Dakar, le prévenu qui répondait des faits d’usurpation de fonction et d’escroquerie a nié toutes les accusations. Dans sa version des faits, il a déclaré qu’il n’a pas besoin de dire qu’il est un capitaine pour bénéficier d’un contrat de location. «Ces accusations sont insensées car je gagne bien ma vie. Je suis gérant de trois sociétés», s’est-il défendu. Il soutient qu’il était occupé par son travail, c’est pourquoi il ne pouvait pas aller s’acquitter de ses engagements. Mais ce ne sont pas les moyens qui lui font défaut, car il se targue même de percevoir mieux qu’un haut fonctionnaire de l’Armée. «Je leur dois seulement deux mois d’arriéré de loyer (440 mille francs)», minimise-t-il. L’avocat de la partie civile, quant à lui, a réclamé un million 500 mille francs pour le préjudice causé.

Pour le maître des poursuites, les faits sont constants et très graves. Il a révélé que le prévenu signait avec le sigle CPP Dia dans son contrat avec l’agence. Sur ce, le parquet a requis deux ans de prison ferme à son encontre. Me El Mamadou Ndiaye de la défense indique qu’en vertu des dispositions de l’article 379 du Code pénal, l’escroquerie ne peut pas porter sur un immeuble. Il en veut pour preuve le fait que son client n’a pas fait usage de fausse qualité, et qu’il n’a pas été rapporté qu’il s’est réclamé capitaine dans le contrat de location. Suite à ces observations, la robe noire plaide la relaxe. Le délibéré est fixé au 5 juin prochain.